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5 août 2017

LA CRISE DES SUBPRIMES , crise financière, banque , Alan Greenspan , affaire kerviel , lehman brothers, Goldman SACKS, fmi, obama, paulson, cdo , titrisation

La crise financière survenue en 2007/2008 aux Etats-Unis, dérivant ensuite sur le reste du monde, est appelée « crise des subprimes » pour faire référence à son origine profonde: Les crédits immobiliers à taux variables accordés à une catégorie de population à risque, dont il était prévisible qu’elle serait incapable de rembourser à moyen terme...




Salut les négociateurs! aujourd'hui révision des classiques, et peut-être découverte pour certains: LA CRISE FINANCIERE de 2008, dite "CRISE DES SUBPRIMES". Pourquoi est-ce arrivé? dans quel contexte particulier? Qui a appuyé sur le mauvais bouton (économique) et pourquoi cette crise à déferlé ensuite vers l'Europe? Mes réponses (issues de mon mémoire) ici:




En tant que professionnel de l’assurance j’ai été employé comme chargé de clientèle dans le secteur des assurances de personnes, et j’avais pour missions de commercialiser et de gérer des contrats d’assurances vie, des produits bancaires et des solutions d’épargne, dont certains étaient investis en actions et en unités de compte.  J’ai donc été amené à vivre de l’intérieur « l’arrivée » en France de la crise financière et ses conséquences tandis que j’étais en poste dans la société XXX comme responsable de clientèle en assurances de personnes, jusqu’en 2012, date à laquelle j’étais en poste en qualité de chargé de clientèle confirmé pour la mutuelle XXXX.






En outre, en tant que citoyen passionné par l’économie et la finance, cet événement m’a beaucoup marqué. Pour ces raisons, je me devais d’aborder ce cataclysme financier et assurantiel qui a entraîné une véritable panique des investisseurs, des états et, par voie de conséquences, des populations. Cette crise systémique, aux ramifications mondiales, n’est pas achevée à ce jour.

Je présenterai en introduction un rappel du contexte et des principaux faits déclencheurs de cette crise mondiale, puis une explication et une analyse plus approfondie, en soulignant notamment les problématiques structurelles que cette crise a engendré (assèchement des crédits bancaires pour les entreprises, méfiance des banques et institutions financières entre elles, contamination aux économies nationales, défiance des consommateurs, crise sociale et économique , banqueroutes de certaines institutions). Je développerai ensuite en me référant à mon expérience, 
ce que j’ai « vécu de l’intérieur », et traiterai des conséquences de cette crise sur l’économie mondiale et sur mon métier. En outre, je tenterai de déterminer quelles leçons les institutions, les entreprises et les individus ont tiré de ce phénomène, notamment les compagnies d’assurances et institutions bancaires, étant entendu que le rapprochement significatif de ces deux secteurs d’activité est aujourd’hui une réalité. J’aborderai ensuite les leçons que la société a retenu de la crise. J’indiquerai ensuite en quoi, selon moi, ces leçons ont amélioré le système, et en quoi elles ont été insuffisantes. J’aborderai enfin l’éventualité d’une prochaine crise financière.

Le contexte:

La crise financière survenue en 2007/2008 aux Etats-Unis, dérivant ensuite sur le continent européen ainsi que sur le reste du monde, a été appelée « crise des sub-primes » pour faire références à son origine profonde : Les crédits immobiliers à taux variables accordés à une catégorie de population à risque, dont il était prévisible qu’elle serait incapable de rembourser à moyen terme. Le principe de ces crédits à taux révisables était que, si les emprunteurs se trouvaient un jour dans l’incapacité de rembourser, la formidable croissance de la valeur des biens immobiliers (Nb : Notion de bulle immobilière) ferait que la banque pourrait se saisir du bien immobilier tenue en hypothèque, réalisant au passage un bénéfice. Mais la « bulle immobilière » s’est dégonflée, une véritable panique s’est emparé des acteurs de la finance, et par effet de ricochet, de l’assurance. Les emprunteurs étaient incapables de rembourser leur emprunt dont le taux révisable ne cessait d’augmenter, et ils ne pouvaient pas revendre leur bien car sa valeur avait chuté de moitié dans la plupart des cas.





Environ un an après, cet événement, aux conséquences systémiques mondiales, touchant tous les secteurs de l’économie, et en premier lieu ceux de l’assurance et de la finance, impactait l’économie européenne et française. En rapport à mes fonctions professionnelles exercées, j’avais pourtant bénéficié d’informations et d’explications sur ce phénomène par la direction commerciale du groupe XXX,  je m’étais personnellement documenté sur le sujet, et même mon manager de l’époque avait organisé une réunion d’une demi-journée pour nous préparer à « gérer » les demandes à venir de nos clients. Il n’en reste pas moins que j’avais été choqué par l’impact colossal du phénomène.

Les événements déclencheurs de la crise. Comment cela a t-il pu arriver ?

La crise des « subprimes » est une crise qui a touché le secteur des "prêts hypothécaires à risque" aux États-Unis à partir de juillet 2007. En instaurant une méfiance envers les créances titrisées comprenant une part de ces crédits, elle a participé au déclenchement du krach de l'automne 2008. Ces deux événements sont rétrospectivement considérés comme les deux étapes d'une même crise financière, entraînant une récession touchant l'ensemble de la planète. La crise des subprimes s'est déclenchée au deuxième semestre 2006 avec le krach des prêts immobiliers (hypothécaires) à risque aux États-Unis (les subprimes), que les emprunteurs, souvent de condition modeste, n'étaient plus capables de rembourser.  

Caractéristiques des crédits immobiliers américains en 2006/2007:
Les emprunteurs hypothécaires américains avaient la possibilité : 

  • D'emprunter jusqu'à 110 % de la valeur de l'immeuble objet du prêt;
  • d'avoir la possibilité de ne rembourser que la partie intérêt de leur mensualité;
  • Les intérêts d’emprunts sont entièrement déductibles d'impôts;
  • Les propriétaires peuvent abandonner leurs dettes en cédant leur maison;
  • Les emprunteurs « à risque » peuvent contracter un emprunt immobilier sur ce marché, moyennant un taux d'intérêt révisable généralement indexé, majoré d'une « prime de risque » pouvant être très élevée;
  • les premières années du prêt étaient couvertes par un taux d'intérêt fixe promotionnel qui devenait ensuite variable après 3 ou 5 ans.

Les causes de cette crise sont imputées à la Federal Reserve Bank, qui a pratiqué entre 2003 et 2004 des taux directeurs faibles, puis a décidé un rehaussement brutal de ces taux. Les taux d'intérêts bas ont incité à l'emprunt, aussi bien qu'à la recherche par les prêteurs de suppléments de rémunération, obtenus par le développement de prêts risqués à des emprunteurs peu solvables, avec des taux d'intérêts plus élevés. Cette politique de bas taux a été justifiée par la volonté de la Federal Reserve Bank d'éviter la récession aux États-Unis suite à l'éclatement de la bulle internet à partir de mars 2000 et aux attentats du 11 septembre 2001. Ainsi, durant l'année 2001, Alan Greenspan abaisse onze fois le taux directeur de la Federal Reserve Bank, le ramenant à 1,75 %, puis continue les baisses jusqu'à ramener le taux à 1 % en juillet 2003, le plus bas niveau depuis 1954. Ce taux plancher restera en vigueur un an. Compte tenu de l'inflation, les taux d'intérêt sont donc devenus négatifs. Puis, le taux a été remonté 17 fois pour atteindre 5,25 % au milieu de l'année 2006. 

Greenspan a été mis en cause lorsque l'on a appris qu'il avait été prévenu dès 2002 au sein du conseil de la Fed des dangers du marché des « subprimes ». D'abord encouragée par des taux historiquement bas, ces prêts à des personnes « à risque » ont participé à la création d'une bulle immobilière qui elle-même nourrissait la bulle de crédits : tant que l'immobilier augmente, la maison acquise et mise en hypothèque assure que l'opération ne peut que bien se terminer, puisqu'en cas de défaillance, la banque pourra rembourser le crédit en saisissant, puis en vendant la maison.  
En 2007, la plupart de ces emprunts ont atteint l’âge de maturité de 5 ans et les emprunteurs se retrouvent confrontés à une hausse rapide de leurs mensualités. Les plus fragiles furent incapables de faire face à leurs remboursements. Dans un contexte de baisse du marché de l'immobilier, l'organisme créancier peut se retrouver en situation difficile, surtout s'il s'agit d'un défaut de paiement en masse. 



Or, en 2007, le taux de non-remboursement sur ces crédits s'est élevé aux alentours de 15 %. La valeur des habitations est devenue inférieure à celle du crédit qu'elles devaient garantir. Ainsi, les établissements de crédit, censés pouvoir récupérer leurs mises en vendant les habitations hypothéquées, se retrouvèrent sans moyen rapide de redresser leur bilan, puisque vendre ces biens ne suffisait plus à couvrir leurs pertes. L'afflux de mises en vente des biens saisis a même aggravé le déséquilibre du marché immobilier où les prix se sont effondrés.




Outre les transgressions des règles de prudence régissant la distribution du crédit, l'ampleur de cette crise vient du contournement des ratios réglementaires de solvabilité bancaire par la titrisation des créances américaines risquées. Celles-ci furent en parties revendues sous forme d'obligations à des épargnants un peu partout dans le monde donnant à cette crise une dimension mondiale. Mais de nombreuses banques américaines ou étrangères avaient acquis pour leur gestion propre des CDOs.  CDO et CDS sont des contrats compliqués qui ont été mis au point à partir du milieu des années 1990 par des spécialistes de la banque-assurance, sous la caution de prix Nobel de l'économie comme l'économiste américain Merton. Ces crédits mélangent des titres « toxiques » avec d'autres créances moins risquées, pour créer des CDO, placements présentés aux investisseurs sous la notation financière la plus sûre (AAA). La caution donnée par le président de la FED (Alan Greenspan), à ces techniques, provoquera leur envolée sur les marchés internationaux bien qu'ils fussent incompris, même des professionnels. Ce tour de passe-passe fait croire à un placement à la fois sûr et très rentable. 







Du coup, les banques ont vu le système des CDO sous l'angle du succès très rapide d'un placement de père de famille, jugé à la fois sûr et rentable, et ont multiplié des produits dit « garantis », qui se sont vendus comme des petits pains chez les épargnants. La croissance de la demande a tiré à son tour celle des créances immobilières risquées (subprime), qui se voyaient offrir ainsi un débouché inespéré. Les banques d'affaires étaient en première ligne dans la fabrication des CDS et des CDO, dont elles ont gardé une grande partie dans leurs comptes, toutes n'ayant pas eu comme Goldman Sachs, l'astuce de s'en débarrasser en masse auprès d'autres institutions financières ou de leur clientèle privée au dernier trimestre 2006 et au premier semestre 2007. Au-delà de la chaîne des effets directs (insolvabilité des emprunteurs subprime, faillite des sociétés de crédit spécialisées, pertes de la part des grandes banques qui les détenaient ou travaillaient avec elles), l'essentiel des effets de la crise du subprime est indirect. Les mécanismes d'assurance s'avèrent vains compte tenu de l'importance des sommes concernées. Assureurs et rehausseurs de crédit ne disposent pas d'assez de capitaux propres pour tenir des engagements qu'ils n'ont pas su apprécier correctement et qui ne sont pas provisionnés suffisamment et se sont retrouvés en faillite. Le marché des « subprime » a été massivement financé par la titrisation.


NB: La titrisation est l'opération financière, méconnue de l'emprunteur, par laquelle une banque revend ses créances sur des marchés spécialisés, souvent groupées avec d'autres valeurs.  Ce qui lui permet à la fois de se re-financer et de réduire son risque (qui est reporté sur les investisseurs qui achètent ces créances). 

La titrisation est devenue un phénomène courant depuis le début des années 2000.  Les créances « titrisées » sont rachetées par des investisseurs (fonds d'investissements classiques, fonds plus spéculatifs, etc.).


Le développement de la crise :

Les investisseurs ont exercé une forte demande de ce type de produits afin de doper les performances de leurs fonds d'investissement ou OPCVM. Révélée en février 2007 par l'annonce d'importantes provisions passées par la banque HSBC, La crise s’est amplifiée en crise ouverte lorsque les adjudications périodiques n'ont pas trouvé preneurs en juillet 2007. Compte tenu des règles comptables en cours, il est devenu impossible de donner une valeur à ces titres qui ont dû être provisionnés à une valeur proche de zéro. En même temps, les détenteurs ne pouvaient plus liquider leur créance. La défiance s'est installée envers les créances « titrisées» qui comprennent une part plus ou moins grande de crédits subprime, puis envers les fonds d'investissement, les OPCVM (dont les SICAV monétaires) et le système bancaire susceptibles de détenir ces dérivés de crédit. Les premiers effets sur le marché de l'emploi dans le secteur financier se sont fait sentir dès l'été 2007. Les sociétés financières américaines ont annoncé 35 752 suppressions d'emplois en août 2007, selon le cabinet Challenger, Gray and Christmas.  

Cette crise de confiance générale dans le système financier a causé une première chute des marchés boursiers à l'été 2007 provoquée par un arrêt temporaire de la spéculation. La méfiance dans la liquidité des « collatéraux » et l'incertitude sur la localisation des titres contaminés ont progressivement bloqué les relations interbancaires et commencé à mettre en difficulté nombre de banques à travers le monde. Le feu va ainsi couver jusqu'à ce que les premières faillites apparaissent, puis gagnent les premiers rôles de la finance internationale en septembre 2008. À partir de l'été 2007, les banques du monde entier ont dû passer chaque trimestre dans leurs comptes des dépréciations de la valeur de leurs actifs liées aux subprimes. De l'été 2007 à l'été 2008, ces dépréciations ont totalisé 500 milliards de dollars, ce qui a fait chuter d'autant les capitaux propres des banques. Certaines ont épongé ces pertes grâce à des augmentations de capital, en vendant en Bourse de nouvelles actions. Les banques qui ont lancé des produits monétaires « dynamiques » doivent faire face à la stupéfaction de leurs clients qui pensaient avoir investi à court terme et sans aucun risque dans les titres les plus liquides et qui ne peuvent plus récupérer leurs fonds. Ils découvrent que le concept de « dynamisme » recouvre en fait l'inclusion d'une partie du marché des crédits immobiliers américains à risque dans leur patrimoine « sans risque » sans qu'ils en aient jamais été avertis.  Partout à travers le monde les relations entre banques et clientèle se tendent. Des banques, notamment en France, ont racheté aux banques américaines, en contrepartie de très fortes commissions, des crédits devenus plus que dangereux. Les plaintes commencent à s'accumuler dès l'été 2007. D'importants retraits de fonds ont lieu dans les banques jugées exposées par l’opinion publique, ce qui aggrava la crise de liquidité. Au printemps 2008, le gouvernement britannique nationalise la banque Northern Rock est victime d'une ruée sur ses dépôts. 







Le 8 septembre 2008, les sociétés de refinancement américaines Freddy Mac et Fannie Mae sont prises en charge, puis l'assureur AIG. 
En Europe continentale, Fortis a été la première grande banque nationalisée, le 29 septembre. Au Royaume-Uni, trois des quatre plus grandes banques ont accepté le 8 octobre le principe d'une recapitalisation imposée par le premier ministre Gordon Brown. Le 11 octobre, la France et l'Allemagne ont annoncé aussi qu'elles pourraient éventuellement recapitaliser des banques mais sans donner de noms. 
Le 15 septembre 2008, la banque d'affaires Lehman Brothers fait faillite






Cette décision a obligé les banques à prendre des mesures d'urgence. Pour bénéficier du soutien de la FED, plusieurs grandes banques d'investissement américaines se transforment en banque de dépôts. D'autres se font racheter afin de sauver leur activité. 
L'effet est catastrophique : désormais partout la population craint non seulement pour son épargne placée mais aussi pour ses dépôts en banque. Aux États-Unis, l'État s'est résolu à procéder à la nationalisation au cas par cas d'établissements en difficultés, après avoir fait voter en deux temps le plan Paulson, qui prévoit que l'État rachète 700 milliards de dollars d'actifs à risque.  En Europe, les différents plans nationaux annoncés autour du week-end des 11 et 12 octobre 2008 se chiffrent à 1 700 milliards d'euros, comprenant des garanties de refinancement, mais aussi des mesures de recapitalisation-nationalisation, dont le détail est annoncé au Royaume-Uni vers la fin d'octobre.

Dans la semaine qui avait précédé, les marchés boursiers européens avaient tous perdu plus de 20 %. La crainte d'une sous-capitalisation globale et durable du système bancaire, nuisible à l'économie, avait entraîné dès l'été 2008 une crise de solvabilité, suivie à partir du 6 octobre d'un krach boursier d'autant plus profond qu'il intervenait après un an de baisse régulière de la bourse. 

En France, l'indice CAC 40 a ainsi perdu 22 % de sa valeur en une seule semaine, du 6 au 10 octobre
La crise a entraîné depuis le début 2008 une raréfaction progressive et de plus en plus marquée du crédit bancaire à travers le monde, ce qui a aggravé le ralentissement économique en cours.  Les agences de notation financière (Moody's, Standard and Poor's, Fitch.) ont pendant plusieurs années donné la meilleure notation financière (AAA) aux placements de type CDO avant de se rendre compte qu'il fallait brutalement l'abaisser. Le plus souvent, ces agences de notation financière se sont contentées de collecter les données communiquées par les créateurs des titres financiers. 
Sources : site internet Wikipedia, définition de la crise des subprimes, 05/2012.








Comment le secteur a-t-il répondu à cette crise?

Les questionnaires MIF, mis en place dès 2007 et élargi après 2009, et le renforcement des règles de commercialisation, ont été une première réponse à cette crise. Les accords de Bâle ont été également mis à jour avec une plus grande exigence, notamment concernant de fonds propres des banques. Le « Hors-Bilan » a également été ignoré, car il a été un des facteurs aggravants de la crise financière.

Besoin en fonds propres: Les accords de réglementation bancaire Bâle III ont ignoré le hors bilan à l'origine de la crise des subprimes. Après Bâle II jamais appliqué par les Américains, la réévaluation des seuils prudentiels par les représentants de 27 banques centrales s'est traduit par le fait que « les banques devront avoir 4,5 % au titre du capital de base (core Tier One) auxquels s'ajoute un coussin dit « de conservation » de 2,5 %, soit 7 % au total ». Selon la BNP, le seuil de 7 % équivaut à un ratio de 10 % dans l'ancienne définition - à comparer aux 2 % minimum exigibles auparavant. 
Source : Extrait d’un article paru dans « L’argus de l’assurance », 06/2013.

Au sein de la XXXXXX j’ai bénéficié d’une formation concernant BAL 1* et BAL 2 à mon embauche (04/2009). Après la crise financière, j’ai bénéficié d’une formation sur BAL 3, conformément au souhait de mon entreprise.


*Bâle I fait référence à un ensemble de recommandations formulées en 1988 par le Comité de Bâle, un comité rassemblant les banquiers centraux des pays du G-10 sous l'égide de la Banque des règlements internationaux, à Bâle, élaborés par le Comité de Bâle, pour garantir un niveau minimum de capitaux propres, afin d'assurer la solidité financière. Ces recommandations, également connues sous le nom d'Accord de Bâle de 1988, visaient à assurer la stabilité du système bancaire international en fixant une limite minimale à la quantité de fonds propres des banques. Ce minimum a été fixé en mettant en place un ratio minimal de 8 % de fonds propres par rapport à l'ensemble des crédits accordés par les banques.



**Les normes Bâle II (le Nouvel Accord de Bâle) constituent un dispositif prudentiel destiné à mieux appréhender les risques bancaires et principalement le risque de crédit ou de contrepartie et les exigences, pour garantir un niveau minimum de capitaux propres, afin d'assurer la solidité financière. Ces directives ont été préparées depuis 1988 par le Comité de Bâle, sous l'égide de la Banque des règlements internationaux et ont abouti à la publication de la Directive CRD.


Les normes de Bâle II devraient remplacer les normes mises en place par Bâle I en 1988 et visent notamment à la mise en place du ratio McDonough destiné à remplacer le ratio Cooke. En 2010, le minimum de fonds propres Tiers-I requis par les accords de Bâle est de 4 % mais les investisseurs exigent plutôt des banques un ratio supérieur à 10 %. Face aux 500 milliards d'euros de produits dérivés et aux risques hors bilan qu'ils représentent, la révision des normes bancaires Bâle III est en cours. Suivant le même canevas, de nouvelles normes Solvabilité II sont, en 2008, en cours de discussion pour les sociétés d'assurances et de réassurance.

Les Accords de Bâle III*** publiés le 16 décembre 2010 sont des propositions de réglementation bancaire. La réforme Bâle III fait partie des initiatives prises pour renforcer le système financier à la suite de la crise financière de 2007 (crise « des subprimes »), sous l'impulsion du FSB (Financial Stability Board) et du G20, pour garantir un niveau minimum de capitaux propres, afin d'assurer la solidité financière des banques. . Elle part du constat que la sévérité de la crise s'explique en grande partie par la croissance excessive des bilans et hors bilan bancaires (via, par exemple, les produits dérivés), tandis que dans le même temps le niveau et la qualité des fonds propres destinés à couvrir les risques se dégradaient. En outre, de nombreuses institutions ne disposaient pas non plus de réserves suffisantes pour faire face à une crise de liquidité. Dans ce contexte, le système bancaire s'est révélé incapable d'absorber les pertes intervenues d'abord sur les produits structurés de titrisation et d'assumer ensuite la ré-intermédiation d'une partie des expositions de hors-bilan. Au pire de la crise, les incertitudes pesant sur la qualité des bilans, la solvabilité des banques et les risques liés à leur interdépendance (le défaut d'une institution pouvant entraîner celui d'une autre) ont provoqué une crise de défiance et de liquidité généralisée. Compte tenu du rôle du système financier dans le financement de l'économie réelle, du caractère international des institutions financières et du coût final supporté par les États via notamment les plans de soutien public, une intervention coordonnée des régulateurs internationaux est alors apparue légitime.

Après avoir bénéficié d’une formation de deux journées, j’ai mis en application les différents volets de la loi TRACFIN*, que ce soit pour l’entreprise XXXX, mais aussi au sein de la XXXXXXXX. Cette loi de *lutte contre le blanchiment des capitaux, même si elle n’est pas directement liée à la crise financière, s’inscrit dans une volonté d’assainir les flux financiers de manière globale en Europe.


Quelles ont été les conséquences sur mon métier et sur l’économie de mon pays ?

Cette crise financière avait provoqué une véritable panique de certains de mes clients détenteurs de contrats d’assurances vie investis en unités de compte (principalement actions et obligations), et j’ai du faire face à de nombreuses demandes d’explications et/ou de retraits totaux de l’épargne de mes clients. La crise financière des subprimes américains a changé mon métier dès 2009, car au risque de paraître redondant, l’ayant vécu de l’intérieur en tant que distributeur et gestionnaire de contrats d’assurance vie investis en unités de comptes et en actions, j’ai eu à faire face à la panique de certains clients, à rendre compte des moins valus, a arbitrer parmi différents supports, à procéder à des rachats et à des demandes de gestes commerciaux car certain clients s’étaient estimé floué par une incitation à investir en actions plusieurs années auparavant, de la part de la compagnie d’assurances (XXXX) que je représentais, alors qu’ils subissaient à présent un véritable retournement de marché. 
Cet épisode à modifié mon métier dans le sens ou des outils de gestion de patrimoine ont été instauré par la compagnie xxx, comme le bilan patrimonial. D’autre part, au niveau européen, des décisions ont été prises comme l’institution du questionnaire MIF, issu de la directive MIF*, dont j’ai eu à présenter les principes et  à faire accepter à mes clients, à partir de 2009, pour les opérations bancaires et financières que je réalisais.


*La directive européenne sur les marchés d'instruments financiers (dite directive MIF) transposée en droit français (ordonnance du 12 Avril 2007 modifiant le Code Monétaire et Financier). Elle concerne les instruments financiers, catégorie très large qui comprend notamment les actions, les obligations, les parts et actions d'OPCVM (SICAV, FCP, …). Elle apporte de nombreuses modifications dans les règles de fonctionnement des marchés, en prévoyant notamment une mise en concurrence des modes de négociation. Elle définit un principe de "meilleure exécution" des ordres, précise les règles d’évaluation et d’information des clients investisseurs, et rappelle les principes d'organisation à respecter pour éviter les conflits d'intérêts.


Quelles leçons la société a-t-elle tiré de la crise ?

Je peux dire que dans un premier temps la révision des règles comptables avait aggravé la crise. En effet, les efforts pour donner de la vérité aux bilans avaient conduit les autorités internationales à proposer des règles de valorisation des actifs à leur valeur du moment (et non plus à leur coût d'achat). En cas de blocage des adjudications, il n'y a plus de marché, donc plus de prix actuel. Les normes comptables IFRS disaient : il faut les provisionner à zéro. Des pertes virtuelles devenaient donc des pertes actuelles et immédiates.

Selon une étude effectuée par des journalistes d'investigation américains, les plus importantes banques américaines auraient agi de façon à favoriser une crise économique. Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé dans un rapport du 9 avril 2008 que « le montant des pertes pourrait atteindre quelque 945 milliards de dollars ». Les agences de notation (Standard & Poor's, Moody's, Fitch) sont accusées d'avoir mal évalué le risque de ces produits et, partant, la notation associée à ces produits.  Les CDO et CDS sont aujourd‘hui interdites. 
Selon une déclaration du directeur de la banque d’affaires américaine Goldman SACKS, faite à la veille de la faillite de la banque d’affaire Lehman Brothers*, « le marché est tout à fait capable de se réguler tout seul », c'est-à-dire en d’autres termes de s’auto corriger et d’éviter toute catastrophe financière. Pourtant, peu de jours après cette déclaration, la panique gagnait les marchés financiers, et le 15 Septembre 2008, alors que cette institution avait résisté à la crise de 1929, la banque d’affaire Lehman Brothers, fait officiellement faillite.

Je me questionne : Pourquoi le marché n’a-t-il donc pas auto-corrigé avant la crise financière ?


*LEHMAN BROTHERS était une banque d'investissement multinationale proposant des services financiers diversifiés. Le siège social de la firme se trouvait à New York, et elle possédait d'autres sièges régionaux à Londres et Tokyo ainsi que divers bureaux à travers le monde. Elle fit officiellement faillite le 15 septembre 2008 (faute de repreneurs) à la suite de la crise financière mondiale née de la crise des subprimes. Début 2010, un rapport de la justice américaine révèle que depuis 2007, la banque masquait son endettement. Il accuse les anciens dirigeants d'avoir utilisé de façon abusive une technique comptable, le Repo 105, qui a conduit à « présenter un bilan erroné. LEHMAN BROTHERS a été un acteur dans les domaines de la banque d'investissement, actions et obligations, études de marché, capital-investissement et banque privée. C'était un acteur majeur du marché des emprunts d'État américains


J’ai constaté à travers mes différentes missions et recherches qu’il était plus utile de « mettre en cause les individus », comme l’illustre la chute du géant américain LEHMAN BROTHERS. En effet, si les anciens dirigeants de cette firme ne s’étaient pas employé à utiliser des artifices pour dissimuler des contre-performances, peut être la faillite de leur banque aurait elle pu être évitée. 
Le système de rémunération des institutions financières ne contribue t-il pas à tenter certains individus à pousser systématiquement les limites du système et à exploiter de manière abusive ses failles ? 
Ces failles du système sont-elles les causes des crises financières, ou est-ce la manipulation de ces failles par les individus? 
Comme chacun le sait, les accidents de la route ne sont pas tant le fait des constructeurs automobiles, mêmes si certaines corrections sont toujours possibles, que des conducteurs...

Le drame de cette crise, d’après mon analyse, est que les emprunts toxiques ont été transformés en « paquets structurés aux contenus opacifiés, achetés par différents acteurs, qui eux-même n’avaient pas connaissance du contenu ». (Source : D. Strauss-Kahn, interview devant la commission d’enquête parlementaire française sur les banques, 26/06/2013)

D’après le rapport issu de la commission STIGLITZ*, il faut « remettre les individus au centre de toute analyse » 
*Joseph Eugene STIGLITZ est un économiste américain né le 9 février 1943. Il a reçu en 2001 le prix Nobel d’Économie.

Le rapport STIGLITZ, issu de la commission STIGLITZ (De 02/2008 à 09/2009) avait notamment souligné que le système financier avait perdu de vue la notion de valeur humaine, et que trop de décisions importantes avaient été prises avec pour seuls hypothèses les statistiques de rendement. Or si la crise des subprimes a d’après moi, mis en évidence un défaut du système financier mondial, c’est que ce système, confié uniquement à des mathématiciens, était devenu si complexe que même certains grands acteurs de la finance internationale ne le maitrisaient plus, ce qui a contribué à causer la catastrophé économique des subprimes. Une leçon importante a d’après moi été tirée, c’est que « tout système est faillible », aussi « mathématiquement certain » qu’il paraisse.  Il convient donc d’après mon hypothèse de revenir à des montages financiers et assurantiels qui seraient moins ramifiés, et plus audibles par chacun.

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Cela peut il se produire à nouveau ?

Au vu de l’évolution de mon métier, mais aussi de mon vécu en qualité de citoyen et client des instruments financiers et assurantiels, j’ai perçu, comme évoqué précédemment, d’importants changements concernant les règles et les outils de ce même système. En revanche, je n’ai constaté que d’infimes modifications concernant la responsabilité des individus. Or je suis convaincu, comme l’affirmait l’ancien directeur du Fond Monétaire International (FMI), les causes principales de la crise des subprimes ont pris naissance dans « Un comportement qui est constamment en recherche de failles du système, pour opérer au profit d’individus, au détriment de la collectivité ».  (Source : D. Strauss-Kahn, interview devant la commission d’enquête parlementaire française sur les banques, 26/06/2013)

Je peux dire que la responsabilisation et l’évolution des sanctions à l’encontre des personnes physiques est d’après moi un des vecteurs de sensibilisation et de responsabilisation du système financier mondialisé. Sans cela, d’après mon analyse, les individus continueront à s’abriter derrière les personnes morales, et les personnes morales derrière les états.


LA CRISE FINANCIERE - CRISE DES SUBPRIMES

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